Le cerveau limbique
Le système limbique est le siège de la mémoire et des émotions, fondamental dans les émotions, la mémoire et l'apprentissage. Préfigure comme la dimension affective de notre cerveau, celle qui régit notre besoin de se sentir en confiance, de donner un sens aux apprentissages. Il règle: l'alimentation, le sommeil, la marche, la température du corps, les équilibres chimiques, le rythme cardiaque, la tension artérielle, les hormones, l'activité sexuelle et les émotions. C'est aussi le centre du plaisir, de la faim, de la soif, de l'agressivité et de la colère. Non content de contrôler nos émotions, le système limbique contribue au développement de nos connaissances. Il joue un rôle vital dans le transfert des informations reçues vers la mémoire.
La communication émotion /raison est à sens unique: les émotions ne sont pas sous le contrôle direct du cortex. La peur, la frayeur ne disparaissent pas par voie de raisonnement. Quand " ça vous prend aux tripes " un raisonnement ne peut rien changer.
Les émotions
Le premier rôle des émotions est de nous avertir qu'il se passe quelque chose dans l'environnement qui est susceptible de nous porter préjudice. Elles ne servent pas uniquement à réagir à l'urgence, elles nous permettent d'attribuer une valeur positive ou négative aux événements dans lesquels nous sommes engagés. L'émotion estime la valeur des choses. Sur quelles références ? Le plaisir ou le déplaisir.
Habituellement nous entendons par plaisir la seule satisfaction immédiate, le seul bien-être de l'instant, la douleur étant associée à une sensation de mal-être général ou localisé. Ces ressentis permettent de classer les choses en favorables ou défavorables. Le cerveau informe "cet événement-ci j'aimerais bien le voir se renouveler, il m'a satisfait, apporté du plaisir, par contre, celui-ci est à éviter". Il classe ainsi le monde avec un "objectif" : la recherche des situations associées au plaisir et l'évitement des événements "mal vécus". C'est par ce mécanisme que l'expérience nous amène à nous représenter le monde. Aux choses qui ne font qu'être, nous attribuons une valeur en fonction de notre propre satisfaction. C'est ce que nous appelons donner sens. Si le deuxième cerveau (le premier étant le reptilien, le deuxième le limbique et le troisième le cortex) est capable d'éviter des situations entrevues comme pénibles, de faire éprouver le bien-être comme le malaise c'est qu'il a la mémoire des événements.
La mémoire
Expérience, sentiment positif ou négatif, mémoire; tel est le tiercé gagnant du cerveau limbique. Le plus étonnant est que plus la sensation est forte, plus l'évènement va être intériorisé, gardé en mémoire. Le lien très fort entre mémorisation et affectif se retrouve lorsqu'il s'agit d'apprendre. Tous les pédagogues savent qu'un cours qui n'attire pas l'affect de l'élève a peu de chance d'être retenu et compris. Ce cerveau, qui vient s'ajouter au cerveau reptilien dans l'évolution des espèces, est nécessaire à la mémoire à long terme, c'est-à-dire au fait de pouvoir se souvenir des expériences qui nous ont été propices ou néfastes. Il induit la recherche de situations favorables et l'évitement de situations défavorables. Deux activités qui peuvent être encouragées par la troisième couche cérébrale, le cerveau cortical (Cortex).
La douleur et le plaisir
Ces deux émotions dirigent nos vies. Elles cherchent l'origine de ce qui nous arrive et partant de cette connaissance mettent tout en œuvre pour que l'avenir le reproduise ou non selon qu'il a été jugé favorable ou défavorable par le ressenti. C'est en ce sens que les émotions déterminent nos espoirs, nos envies, ce qu'on aspire à devenir. Nos buts sont nos émotions qui nous poussent à tout mettre en place pour arriver à une chose que l'on s'est fixé viscéralement. Là se trouve le projet de toute vie humaine. Plus qu'un être de volonté, l'humain est un être de projet, projet de retrouver le bien-être, le plaisir.
Réfléchir pour la liberté
Nos comportements sont, le plus souvent, assujettis à la recherche du plaisir et surtout l'évitement de la douleur. Ces tendances sont bienheureuses puisqu'elles permettent avant tout la perpétuation de la vie. Mais la beauté de notre condition humaine c'est que nous sommes capables de remettre un plaisir à plus tard ("le présent est vécu une souffrance et se projeter dans l'avenir permet de supporter la douleur immédiate par exemple en imaginant un futur meilleur"), c'est-à-dire de passer de l'immédiateté à un futur entrevu et de changer la source de notre plaisir ("Cela ne signifie pas renoncer au plaisir. Une fois encore, la quête du plaisir n'est que le moyen de se maintenir en vie" Henri Laborit).
C'est en imaginant une situation souhaitée, se visualisant et se sentant pleinement heureux dans l'aboutissement de l'événement que le cerveau limbique s'imprègne de nouvelles mémoires. Notre perception de la réalité sera altérée en conséquence et le sentiment de bonheur devient une réalité.